Il est convenu, en Occident, qu’un film doit appartenir à un genre cinématographique bien défini : comédie, western, film de guerre, épouvante, pour les genres les plus établis ; drame psychologique, film fantastique, gore, film de super-héros pour les genres apparus plus récemment…
Le cinéma asiatique, s’il connaît bien évidemment, lui aussi, ces catégories cinématographiques, sait aussi bien s’en affranchir. Il n’est pas rare que, au sein d’un même film, le réalisateur passe d’une scène de comédie légère à une scène de meurtre à la limite de l’insoutenable pour terminer sur un happy end sentimental ! En général, c’est assez déroutant pour le cinéphile occidental, sauf à avoir été exposé à de nombreux films asiatiques.
J’apprécie moi-même ce genre de films « coq-à-l’âne », les meilleurs représentants étant, à mon avis, issus du cinéma hongkongais, comme par exemple le délirant Running on Karma (大隻佬) ou le sous-évalué Love Battlefield (愛•作戰).
Mais, malheureusement pour moi, la mayonnaise Duelist (刑事) n’a pas pris. Film d’enquête policière, love story, slapstick, film de sabre : au lieu de se mélanger pour former un chef d’œuvre tel que les films cités précédemment, ces scènes me paraissent simplement juxtaposées dans Duelist – alourdies en outre par une esthétique de vidéo-clip (j’entends bien que c’est un parti pris de l’auteur, on le comprend à la musique anachronique, mais c’est quand même insupportable), l’aspect boys band du personnage masculin principal n’arrangeant pas les choses !