J'ai l'impression qu'il y a une manière d'agir foncièrement désagréable qui est en train de s'instaurer parmi les restaurateurs chinois de la capitale, à savoir qu'ils considèrent que le client français est, de façon irrémédiable, impossible à éduquer du point de vue culinaire et que, par conséquent, le plus simple est encore de faire évoluer dans deux mondes séparés les clientèles asiatique et européenne.
Ma mésaventure de ce jour tend à renforcer cette impression.
Pour cause de vacances scolaires, je suis allé déjeuner ce midi avec mes enfants au Printemps de Jade (55, rue de Provence). Mauvais signe, en entrant, tout de suite sur la droite, le buffet « chinois » habituel avec nems, vapeurs, riz cantonais, etc. — « À éviter absolument », me dis-je.
La salle est tout en longueur, plus ou moins partagée en deux entre une première demi-salle comportant des petites tables pour quatre, et une seconde avec de grandes tables rondes. Dans la première, des Européens, dans la seconde, des Chinois. Les Européens bouffent tous des saloperies du buffet, les Chinois ont d'immenses plats chargés de mets appétissants.
La serveuse arrive et nous annonce d'emblée qu'il n'y a que le buffet pendant les vacances scolaires. Je lui explique que ça ne va pas être possible parce que je ne mange pas de viande. Elle repart en maugréant puis revient avec trois cartes. Problème : sur la carte, il n'y a que des plats à la con genre bœuf aux oignons ou légumes chop suey. Je jette un œil en direction des Chinois et je vois qu'ils mangent du mápó dòufu, des légumes sautés, et des crevettes. Quand la serveuse revient, je lui explique que je veux la même chose.
Résultat : j'ai eu ce que je voulais, et c'était même bon marché. Mais j'ai dû lutter. Conclusion : évitez ce restaurant, à moins que vous ne soyez Chinois, ou têtu (ou les deux) !
26 December 2012
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