Est-ce galvaudé d'écrire « encore un chef-d'œuvre de Tezuka » ?
Oui, sans doute... et pourtant c'est bien le cas. Le père du manga moderne, docteur en médecine (bien que n'ayant jamais pratiqué) signe là, à mon avis, une des ses œuvres les plus personnelles, au même titre que Black Jack car se déroulant dans le milieu de la médecine. Là où Black Jack est un chirurgien marron, Kirihito est un jeune médecin prometteur. Black Jack mène une vie de bohème, Kirihito se consacre à sa carrière et est fiancé à la fille d'un ponte. Mais, à la suite d'une machination diabolique, Kirihito perdra son poste, sa fiancée, sa dignité humaine, même, et sombrera dans un tourbillon de malheurs suivis d'une vengeance à la Monte-Cristo.
Cette bande dessinée est une véritable histoire romanesque, accompagnée d'une exploration des pulsions les plus viles et les plus noires de l'âme humaine, tout cela présenté dans le style clair et presque disneyen du maître. Un cocktail étrange et déroulant mais, la première surprise passée, on ne peut plus lâcher les quatre tomes de Kirihito !
À noter également une galerie de personnages inoubliables, tous en teintes de gris (il n'y a pas de « gentils » ni de « méchants ») : Urabe, le double en négatif de Kirihito ; Helen, la bonne sœur humiliée ; Li Hua, la taïwanaise nymphomane ; le père d'Izumi, le roi de la magouille ; les médecins obsédés par leur carrière davantage que par leurs malades...
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