03 January 2024

Rétrospective 2023

Je me moque éperdument des rétrospectives des autres, et je ne m’attends pas davantage à ce que quiconque s’intéresse à la mienne; je la pose ici comme un memento pour mon moi plus vieux qui essaiera de se remémorer ce qui avait bien pu lui plaire en 2023.

Films

Franchement, cette année, seuls des films d’animation m’auront réellement marqué.



(cela dit, je n’ai pas réussi à voir Limbo qui avait l’air très prometteur)

Séries

Deux suites, Babylon Berlin saison 4 et Paris Police 1905. Techniquement je crois qu’elles sont de 2022 au niveau de la diffusion linéaire mais de 2023 pour ce qui est du rattrapage/de la vidéo à la demande.

Dans les « vraies » nouveautés, l’incroyable série animée Blue Eye Samurai sur Netflix. L’animation et les voix sont de haute volée, et la série dézingue les clichés et déjoue les attentes du téléspectateur. J’attends avec gourmandise la saison 2.


Bandes dessinées / Romans graphiques / Manga / Fumetti / Comics

C’est là qu’on se rend compte qu’il manque vraiment un terme unique pour le 9ème art !

Bref, cette année j’ai particulièrement apprécié les titres suivants :

Venere privata, la prima indagine di Duca Lamberti de Paolo Bacilieri


Venere privata, roman paru en 1966, est la mythique première enquête de Duca Lamberti, le médecin marron devenu détective, personnage emblématique de l’immense romancier Giorgio Scerbanenco qui a créé le roman policier à l’italienne après des décennies passées à s’inspirer de modèles d’outre-Atlantique. Le roman graphique Venere privata, la prima indagine di Duca Lamberti en est l’adaptation en bande dessinée et est à mon sens une belle réussite car il parvient à maintenir le rythme du roman et à rendre l’atmosphère du Milan des années 60.

les Indomptés de Blutch


Il s’agit ici d’un brillant hommage de Blutch à la grande époque du Lucky Luke scénarisé par Goscinny, d’un pastiche fort réussi notamment au niveau de la complicité entre Lucky Luke et Jolly Jumper. Encore une fois, une belle réussite et, encore une fois, une œuvre qui n’est pas réellement une création nouvelle.

l’Or du temps, seconde partie de Rodolphe et Oriol


Enfin une création originale, même si c’est le second tome d’un diptyque et que la vraie création date donc du premier tome, à savoir 2021. Une enquête sur fond d’occultisme, d’histoire antique et de magie, dans le Paris élégant et raffiné de la Belle Époque (ben oui, on ne voit jamais de prolos). Vu que je suis en plein trip Maléfices, la lecture de ce diptyque a été un véritable régal. Mention spéciale aux illustrations expressionnistes d’Oriol.

Livres

Sans aucun doute, le livre de l’année est La République et les langues de Michel Launey.


Ce pavé de 912 pages démolit, avec une rare érudition, tous les clichés grotesques qui circulent en France au sujet des langues en général et du français en particulier tout en en profitant, à chaque chapitre, pour introduire de manière claire et concise (si si) les notions linguistiques correspondant au cliché qui vient d’être démoli. Un livre fort salutaire par ces temps d’ignorance généralisée et d’expertises autoproclamées. On pourrait un peu décrire cet ouvrage comme la « version longue » du pamphlet des Linguistes atterrées, Le français va très bien merci.

Dans un registre plus léger, j’ai dévoré I misteri della Rue La Bruyère. Oui, bien sûr c’est un roman de 2022, mais vu le temps que mettent les livres italiens pour arriver à Paris on peut considérer qu’il est de 2023.


Un critique d’art est appelé pour expertiser des objets de valeur trouvés dans un appartement inhabité depuis des décennies. Uniquement en se fondant sur ses observations de ces objets et de leur disposition dans l’appartement en question, il arrive à reconstituer un meurtre commis à l’époque où l’appartement était habité et à confondre le coupable. Une enquête feutrée menée tambour battant !

CD

Terminons en musique avec une découverte qui m’a fait grand plaisir, à moi qui trouvais que le rock était un peu au point mort depuis plusieurs années [sauf en Australie, cf. Amyl and the Sniffers et The Chats].

Un amore debole, d’Ada Oda


Cet album à la frontière du post-punk, du garage rock et du lo-fi est formidable d’inventivité. Malgré le titre et la langue utilisée dans les chansons, il s’agit bien d’un groupe 100% belge.

Extrait :

Allez hop à l’année prochaine.


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