14 June 2023

Nocturnes berlinois

Comme l’eût dit Clint Eastwood à Eli Wallach : « Tu vois, Tuco, les pastiches se divisent en deux catégories : les bons et les mauvais » et, indiscutablement, Nocturnes berlinois appartient à la première catégorie. Juan Díaz Canales a réussi à concocter une intrigue digne de celles qu’écrivait le maître vénitien, et le trait de Rubén Pellejero arrive parfois à nous faire oublier que ce n’est plus le grand fumettista italien qui tient le pinceau (sauf pour les visages des femmes... ah, rien à faire, ses regards féminins restent inimitables !).

Et cependant, cependant, je reste mi-figue mi-raisin face à ce premier album que je lis parmi ceux écrits et dessinés par les successeurs d’Hugo Pratt. En effet, tout est bien trop proche de ce qu’aurait pu écrire ou illustrer le créateur de Corto Maltese s’il ne nous avait pas quittés prématurément. Ça m’évoque ces reprises trop semblables à la chanson originale, alors que justement ce sont celles qui osent s’éloigner de leur modèle qui suscitent mon adhésion. Eh bien c’est pareil pour la bande dessinée : moi, je m’attends à être étonné par une nouvelle approche d’un héros de bande dessiné trop connu (et reconnu), comme par exemple ce qu’a fait Émile Bravo pour Spirou.

En revanche, vu l’époque et le lieu, Nocturnes berlinois peut servir d’inspiration pour une belle campagne de Berlin la Dépravée, le supplément de l’Appel de Cthulhu pour jouer dans le Berlin des années 20.

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