01 May 2006

En mémoire des martyrs de Chicago


En 1884, le mouvement anarcho-syndicaliste, aux États-Unis, luttait pour la journée de travail de huit heures. Le mouvement fixa comme revendication que, à compter du 1er mai 1886, personne ne devrait plus travailler plus de huit heures. Pour faire aboutir sa revendication, une grève générale fut fixée pour le 1er mai. Le nord industrialisé des États-Unis était l'endroit où se concentraient les luttes. Ainsi, le 1er mai 1884, à Chicago, plus de 400 000 personnes manifestèrent dans les rues de la ville. Dans certains secteurs d'activité, la journée de travail fut effectivement limitée à huit heures. Une nouvelle manifestation eut lieu le 3 mai pour que la mesure fût étendue à tous les secteurs d'activité.
Cependant les forces de police et les milices patronales avaient reçu des renforts en armes et en hommes dans les semaines précédant la grève générale. Le 3 mai, la police ouvrit le feu sur les grévistes de l'usine McCormick, tuant quatre ouvriers et en blessant de nombreux autres. Les anarchistes appelèrent donc à une grande manifestation à Haymarket Square, le lendemain, en mémoire des victimes et pour protester contre les brutalités policières.
Le meeting anarchiste de Haymarket se déroula dans le calme, malgré la forte présence policière. Au moment de la dispersion, un provocateur lança une bombe au milieu des policiers, tuant l'un d'entre eux. La police riposta en faisant également une victime.
Dans les jours suivants, les autorités prirent prétexte de l'incident de Haymarket pour attaquer le mouvement anarchiste et pour mener une répression sanglante : huit militants anarchistes furent arrêtés et accusés d'avoir lancé la bombe de Haymarket (bien que seul un d'entre eux fût présent au moment des faits, et qu'il se trouvât sur la tribune !). Le 20 août 1886, les huit accusés étaient condamnés à mort par la « justice » après une parodie de procès. Albert R. Parsons, Auguste Spies, Adolf Fischer et George Engel furent pendus le matin du 11 novembre 1887. Louis Lingg s'était suicidé en prison l'avant-veille de l'exécution. Les trois autres anarchistes virent leur peine de mort commuée en perpétuité.

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