« L'occitan, qu'es aquo ? Es la lenga que parlàvan los trobadors ». C'est ainsi, qu'au début des années quatre-vingt-dix, commençaient au lycée les cours d'option « occitan », choisis par les accros… ou par ceux qui, pensaient-ils, décrocheraient facilement quelques précieux points. « Colhonada ! », répondent aujourd'hui les défenseurs de la langue vivante d'Oc que, tout de même, plus de trois millions de personnes pratiquent encore, du sud de l'Italie jusqu'à Bordeaux, et de Limoges à Carcassonne ! Non, résolument, l'occitan n'est pas une langue de folklore, seul apanage des bardes d'antan.
Et ceux qui entendent défendre la langue, et non le (ou les) « patois », sont légion. Excepté le Collectif Provènço qui dénonce une « globalisation occitane » et organise une contre-manif pour qu'il soit fait état « d'une révolution tranquille qui se passe en Provence », le peuple occitan presque tout entier sera dans la rue à Béziers demain sous la bannière « Anem Oc ! Per la lenga occitana ! » (Allez oui, pour la langue d'Oc).
Le dessein du collectif qui organise ce deuxième rendez-vous (en octobre 2005, plus de 10 000 personnes ont défilé à Carcassonne) est de faire connaître et reconnaître, dans un contexte de mondialisation, l'identité et la langue occitane. Ce rassemblement intervient délibérément à quelques semaines de l'élection présidentielle et quelques jours seulement après l'entrée en vigueur de la Charte européenne des langues régionales et minoritaires… non ratifiée par l'État français pour l'instant.
« La langue occitane est particulièrement menacée par l'absence de politique positive pour sa transmission », dénonce l'appel à manifester très largement diffusé ces derniers mois dans le Midi de la France. Les revendications ont reçu l'approbation de plus de 500 personnalités, élus, de tous bords et de tous rangs, artistes, journalistes, intellectuels, écrivains, présidents d'universités… Tous réclament que « sur le territoire où se parle l'occitan, se crée un environnement favorable à l'enseignement de la langue et dans la langue, à la création culturelle en occitan, à la présence de la langue dans les médias électroniques, audiovisuels et écrits, à son emploi dans la vie publique et sociale ».
Comme en 2005, la manifestation Anem Oc' sera festive, chaleureuse et toutes les générations seront représentées. Des centaines d'enfants, issus des Calendretas (écoles occitanes) de la région seront donc aux côtés des « papets » pour un défilé chantant et coloré et pour une soirée de concerts sous chapiteau au cœur des arènes du plateau de Valras.
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