[una compilacion de despachas de l'AFP]
Dix-huit à vingt mille personnes ont manifesté samedi dans le centre de Béziers (Hérault) pour "la défense et la reconnaissance" de l'occitan, dans une ambiance festive parmi les drapeaux rouges frappés de la croix occitane.
Les manifestants, parmi lesquels beaucoup de jeunes souvent déguisés, étaient "au moins 20.000" selon les organisateurs, 18.000 selon la police.
"C'est près du double de l'affluence constatée lors de la précédente manifestation, le 22 octobre 2005 à Carcassonne (Aude), c'est un mouvement de fond qui se met en place", s'est félicité Jean-Louis Blenet, président de la confédération des Calendretas (écoles occitanes bilingues).
La manifestation était organisée par un collectif de six organisations, appelé "Anem, per la lenga occitana! Oc!" (Allons, pour la langue occitane, oui!), avec le soutien de quelque 300 élus, 200 associations et plus de 500 personnalités du monde culturel, associatif, économique et sportif.
Dans un message aux organisateurs, la candidate socialiste à la présidentielle Ségolène Royal a souligné que "la France est responsable de la diversité culturelle et linguistique, constitutive de son histoire et de son patrimoine, qui est donc comptable de l'avenir de ses langues. Je m'engage à tout faire pour leur donner un avenir et un statut".
La candidate communiste Marie-George Buffet a fait une déclaration: "Il y a urgence à définir et se donner les moyens d'une véritable politique linguistique".
Dans le cortège, le député UDF du Gard Yvan Lachaud représentait le candidat centriste François Bayrou et le député UMP de l'Aveyron Yves Censi le candidat UMP Nicolas Sarkozy. La candidate des Verts Dominique Voynet a réclamé devant la presse "la reconnaissance des langues régionales en France, au même titre que le français".
"L'occitan doit être une langue officielle, pas une langue morte, elle ne doit pas mourir", affirme Florian Barre, 16 ans, qui défile derrière une banderole du Cercle occitan de Vendargues et apprend cette langue "depuis cinq ans, mais seulement à raison de deux heures par semaine".
Son père Richard affirme "parler occitan avec ses enfants. Je l'ai appris à la maison et dans la rue, c'est une tradition familiale, je la perpétue par plaisir, je lui transmets, j'espère qu'il la transmettra à ses enfants", indique-t-il, béret "gascon" vissé sur la tête.
"La culture occitane, c'est un vrai lien social. Pour apprécier sa littérature très riche, il faut avoir accès à l'occitan écrit", ajoute-t-il.
Derrière lui, un groupe toulousain avec fifres, hautbois et tambours est là "pour que la culture occitane soit reconnue à sa juste valeur".
Patricia Bardo, de la Confédération occitane des écoles laïques Calendretas, estime que cette culture "n'est pas assez véhiculée et qu'il y a trop peu d'émissions radio et télévisées" en occitan.
Pour Romain, 21 ans, la manifestation "ne porte pas un message d'exclusion. Nous sommes contre une certaine vision de l'Occitanie qui rejetterait les gens issus de l'immigration".
Quelques drapeaux bretons émaillent le cortège où se reconnaissent grâce à leurs banderoles des groupes venus du Piémont italien, de la Catalogne espagnole toute proche ou même de Calabre (Italie). Les musiciens marseillais du Massilia Sound System ferment la marche en chantant en occitan. Un concert gratuit aux arènes de Béziers devait clôturer la manifestation dans la soirée.
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